C'est en 1981 que le constructeur américain IBM lance son premier micro-ordinateur grand public, l'IBM PC 5150. Son architecture ouverte, composée de matériels et de logiciels conçus par des entreprises externes, lui ont permis de s'imposer comme un véritable standard, l'ordinateur le plus vendu et utilisé à ce jour.

Poussé par la réussite d'Apple, d'Atari et de Commodore sur le marché naissant de la micro-informatique grand public dès la fin des années 70, IBM décide de s'attaquer à ce nouveau secteur avec un ordinateur à mille lieues des standards habituels réalisés par les meilleurs ingénieurs du groupe. Conçu en à peine un an par Don Estridge, l'IBM PC est présenté pour la première fois à New-York le 12 août 1981. C'est un ordinateur "abordable" dans sa version de base à 1565 $ auquel il faut néanmoins rajouter plusieurs milliers de dollars pour l'achat d'un lecteur de disquette, d'un écran, d'une imprimante et de mémoire supplémentaire (16 Ko extensible à 256 Ko) [1]. L'ordinateur est livré avec un système d'exploitation PC-DOS que l'on doit à la jeune entreprise Microsoft. Pour réaliser ce dernier, les fondateurs de Microsoft, Bill Gates et Paul Allen, ont acquéri une licence de Q-DOS que l'on doit à Tim Paterson (Seatle Computer Products), qu'ils ont amélioré en un temps record. L'utilisateur final doit alors entrer des lignes de commandes pour pouvoir accéder à ses logiciels puisqu'il n'y a pas de disque dur. On est encore bien loin des systèmes d'exploitation WYSIWYG (What You See is What You Get) qui apparaîtront sur Macintosh et les versions successives de Windows, mais cela fonctionne plutôt bien pour les informaticiens et les initiés qui auront toutefois la précaution de lire la notice.

IBM 5150

Fin 1982, les 500 000 exemplaires qu'espéraient vendre IBM en moins de cinq ans sont déjà écoulés et le constructeur gagne de nouvelles parts de marché sur ses concurrents. La couverture du Time Magazine élit même le PC comme "homme de l'année" dans son numéro de janvier 1983. Toutefois, on est bien loin des chiffres réalisés par d'autres divisions du groupe et le succès du PC est terni par les ventes d'autres constructeurs qui profitent du système d'exploitation MS-DOS puisque aucune exclusivité n'a été signée avec Microsoft. À l'époque, les cadres d'IBM étaient persuadés que le matériel serait toujours plus important que la qualité du logiciel mais l'avenir montrera qu'ils avaient tort sur ce point. Ce choix d'une architecture ouverte a néanmoins permis de faire un immense bond en avant pour l'informatique grand public. Tout fabricant peut désormais concevoir n'importe quel logiel ou matériel (processeur, carte graphique, carte son) et le proposer en standard sur sa machine. À partir de ce moment, une nouvelle industrie voit le jour et elle a permis de rendre de plus en plus accessibles tous les PC compatibles aux utilisateurs du monde entier. Si IBM n'est pas celui qui en a tiré le maxmium de profits, cela a toutefois ouvert la porte à de nouveaux acteurs : Intel et Microsoft en premier lieu mais également Compaq, Olivetti, Packard-Bell et d'innombrables fabricants asiatiques qui vont apparaître à partir des années 90 sans compter les éditeurs qui réaliseront des jeux de plus en plus évolués sur cette plateforme.